Grande Séolane prospection Spéléo
Grande Séolane Sommet sud + le pilier Sud et la Face Est vue du col de Sestriere
En arrivant par les sources du Haut Verdon, quand on attaque la montée par la voie du couloir Est, première difficulté gravir les éboulis en mode chamois!
Mais juste avant on peu déjà deviner et observer pas mal de cavités assez tubulaires, qui pourraient laisser penser à des restes de très vieux réseaux Karstique édifiés avant ou après le soulèvement!
D'après les hypothèses de certains spécialistes, autant étrange que cela puisse-t-il paraitre, le massif de la grande Séolane aurait subit pendant l'emergence des basses Alpes un retournement sur le plan horizontal( à180°), oui je sais difficile à imaginer et par quels mouvements d'ampleur tectonique ceci serait il possible ?!
La friction ou la collision des plaques Briançonnaise et dignoise ?
Vous apprendrez qu'en matière de tectonique des plaques tout est possible.
Bon ceci étant dis je reste de mon côté perplexe et garderais un léger doute à ce sujet puisque l'étude de ce massif remonte à plus de 55ans et les spécialistes contemporains n'ont, à priori, pas vraiment étudiés ce terrain au niveau géomorphologique!
Mais c'est là que tout deviens curieux, quand on connais la difficulté d'accès et la difficulté d'explorer les parois en altitude, quand on grate sur internet et quelques bouquins on conclu que les connaissances de ce massif restent à priori limitées et donc à compléter...
Les ouvreurs d'itinéraire en escalade, ayant parcourus ces lieux, ceux ci pas forcément intrigués par la géologie et les Karsts,
Et précédemment, l'observation visuelle de tout le massif lors des études géologiques datant de 1945 à 1965, peux de monde, intéressé dans le domaine hydrogéologique parcours ces reliefs !
A noter que pendant ces études géologiques l'explorations des Karsts reste, comme cité avant, visuelle, puisque les puits, dolines et diaclases sont immergées par des névés permanents en plein été.
Pendant la montée dans le couloir Est on peut appercevoir les différents strates de roches qui forment la grande Séolane
Vulgarisation stratigraphique
Nous connaissons donc cette théorie du retournement( klippes en position renversée) avec ces strates rocheuses qui suivent :
-Le socle est composé de Flysh noir et terre noire très peux visibles,
-Ensuite nous avons des éléments de grès qui représentent des épaisseurs de 20 à 50m sur la grande Séolane et son presque majoritaire sur la petite Séolane plus basse en altitude,
-Après nous arrivons dans l'épaisse couche des calcaires du Jurassique supérieur allant de 200 à 250m très visibles sur le versant Ouest ( Parois de plus de 350m)...
-Puis la fine couche de Dogger (calcaires du Jurassique moyen) de 3 à 8m, ici visible entre les deux sommets,
-Et pour finir, subsistent encore les éléments du Trias, seulement visibles sur les sommets(peux compacte ayant subit une forte érosion), éléments qui couronnent cette série avec des cargneules, des schistes rouges et quelques bancs Dolomitiques 15 à 20m facilement visible quand on accède au sommet Nord Ouest.
Les 2 Sommets vue du plateau, premiere explo d'un moulin
1- Définition complète et qui prends tout son sens ici : (CF Wikipédia)
Le karst est une structure géomorphologique résultant de l'érosion hydrochimique et hydraulique de toutes roches solubles, principalement de roches carbonatées dont essentiellement des calcaires. Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des chlorures évaporitiques. Des processus de type karstique, dits « pseudokarstiques », peuvent aussi se développer dans certaines roches autres que les roches carbonatées ou les chlorures évaporitiques.
Par ailleurs, des morphologies analogues à celles résultant des processus karstiques ou pseudokarstiques se rencontrent dans certaines zones glaciaires : inlandsis, glaciers... Les structures glaciaires ou les géomorphologies correspondantes sont ainsi dénommées glaciokarsts, cryokarsts ou thermokarsts.
Les karsts présentent pour la plupart un paysage tourmenté, un réseau hydrographique essentiellement souterrain (rivières souterraines) et un sous-sol creusé de nombreuses cavités : reliefs ruiniformes, pertes et résurgences de cours d'eau, grottes et gouffres. Selon les régions du monde, les structures karstiques portent des noms spécifiques ; ainsi, sur les marges sud et ouest du Massif central, les plateaux karstiques sont dénommés « causses ».
2- Origine des Karsts en altitude :
Dans le massif du Haut Verdon comme dans presque toutes les vallées environnantes nous sommes majoritairement en présence de roche carbonatées, dites calcaires, en Ubaye sur les hauteurs du col de l'Arche jusqu'à Serre-ponçon, dans La Bléone de Prads à Montclar jusqu'à Digne et Sisteron( Estrop et 3 évéchés) le haut Coulomp(Massif du Grand Coyer) jusqu'à Braux(avec la célèbre grotte des Chamois réseau de + de 14km de galleries pour un D+ de 380m), la Vaïre(grottes de Méaille), le haut Var et sa rive droite (à part Daluis),La basse Tinée de Roubion jusqu'à Cramassouri, la Vésubie de St Martin jusqu'à Plan du Var et la Roya( mis à part la veine de Pélite rouge de Céva)les endroits cités avant sont calcaires de période et formation différentes !
Dans l'ensemble ici comme dans grande quantité des massifs calcaires de France les formations karstiques sont d'origine hydrolique et hydrochimique, elles sont souvent très vielles(réseaux fossile) et des fois plus récentes ou encore active comme la rivière souterraine du Coulomp.
Ainsi que ce soit la fonte des glaces qui suit les ères glaciaire(souvent à l'origine de nos réseaux fossiles) ou la simple dissolution par infiltration des eaux de pluies et de fonte des neiges, l'acidité de l'eau permet de fabriquer des grandes cavitées dès que la séquence de roche devient plus tendre c'est au bout de milliers voir millions d'année que l'on assiste à un passage de l'état solide à un désagrégement des matériaux avec l'apparition de grandes cavitées.
Sur le massif des Séolane culminant à plus de 2900m, ajouté à l'érosion hydraulique, on rencontre le phénomène particulier de la corrosion thermique dues aux actions de gel et dégel qui parfois rends les puits comme sur les photos précédentes impénétrables au bout de quelques mètres car la roche s'effrite et tombe bouchant l'accès par le haut mais l'eau continue à emprunter ce passage.
D'après les études des années 60, on voit que la formation de karst sur la Grande Séolane se limite à un phénomène appelé de surface, et nous n'avions aucune preuve de corrosion appelée karst profond !
Article complet et scientifique sur la géologie des Karsts de la Grande Séolane qui expose à l'époque et entre autre suppositions, l'idée de la présence du "Tjäle"(permafrost) temporaire dans le centre du massif qui empêche la continuité des karst profond :
https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1968_num_56_3_3372
Quelques petits puits diaclase et restes karstique situés en face nord sur une sorte de plateau
Le réchauffement climatique : un avantage ?
A force d'aller et venir en cherchant quelque chose de prometteur, nous avons débuté du bas du plateau mais malheureusement et malgré la présence de jolis puits ceux ci sont bouchés au bout d'une vingtaine de mètres ou deviennent trop dangereux pour continuer, gros blocs instables,
Nous remontons vers le sommet avec un peu moins de conviction et finalement nous arrivons dans une zone à environ 2700m au pieds des pans inclinés sous les sommets, nous explorons quelques diaclases plus ou moins larges qui pénètrent tout de même jusqu'à une quinzaine voir vingt mètre sous la surface, cela devient intéressant et tout de même assez large on voit bien la dissolution par l'eau sur les parois !
Pour trouver un large puit quasiment obstrué par la neige en surface !
Force est de constater que les névés en 2019 sont rares voir inexistants en surface,, nous ne le savons pas encore mais ce sera notre chance et nous décidons de voir ce que ce gros moulin peux donner la neige n'est pas vraiment bloquée contre les parois, Lionel installe ma corde autour d'un gros bloc….un marteau deux pitons et deux-trois coinceurs et nous voilà partis en explo, génial !
Départ de Lio dans le large puit Flo viens c'est trop bien ça continue ! Génial je le rejoins
Au bout d'une quinzaine de mètre nous devons passer contre les parois pas très solides pour trouver un passage, au bout de 25m nous arrivons dans un espèce de verrou et là surprise nous butons contre la glace étonnant, un glacier ?
Ces glaces compactées un peu comme sur un glacier sont de couleurs différentes, bleues au début puis au bout de quelques mètres, la couleur devient laiteuse, avec la présence de sédiments très vieux des milliers d'années certainement, génial !
Je ne pensais pas faire de la spéléo sous glacière aujourd'hui !
heureusement Lio à pris un vieux marteau Cassin pourvu d'un bon piolet, aujourd'hui son rôle sera pic à glace !
Nous passons une bonne heure à agrandir le passage qui pose problème, pas sur que ça passe ailleurs, on se relais, on fait tout propre, et Lio qui a pas peur, attaque la descente en rappel dans l'étroiture on voit pas vraiment la suite, juste que ça s'élargit au bout d'un ou deux mètre!
Mais, j'avoue que je me demande si la glace tiens ? ou la roche des parois qui parait fragile? Je sais on appel ça une vraie gonzesse, nous arrivons bientôt en bout de corde Lio est comme un dingue :
"C'est immense!
je nettoie un peu et rejoins moi !"
je rejoins Lio en passant cette étroiture, je suis trempé car la chaleur corporelle fais fondre la glace sous nos fesses, les doigts commencent à geler !
Nous arrivons en bout de corde et heureusement le trou assez large, commence à faire des bifurcation et des salles, la neige éternelle ou glace mélangée à de la roche est toujours présente, nous continuons sans corde, encore une bonne vingtaine de mètre!
Une grande salle à gauche que je vais visiter, mais elle se bouche on voit un changement de roche (calcaire schiste ou tjäl ?) une roche qui parait très friable et du coup qui s'est effondrée et tout parait bouché, dommage!
Lio continue sur la droite, désescalade un peu merdique heureusement la neige nous aide mais le plafond pas loin parait vraiment fragile, un peu la sensation de marcher sur des œufs !
Au fond du gouffre, bientôt on arrive à Barcelonette !
Après une demi heure au fond de ce moulin à neige et glace nous constatons que notre visite s'arrête là, Lio est descendu encore une quinzaine de mètres je le rejoins et nous buton sur une couche qui parait étanche le sol parait argileux peut être que ce n'est qu'une apparence mais l'heure tourne et on ne vois pas de suite !
Il faut remonter gravir la Séolane est fatiguant mais la gravir en explorant tous les trous l'est encore plus, nous attaquons l'escalade, pour rejoindre notre corde fixe sur 50m...
Après désinstallation nous avons fait un pèlerinage au sommet nord encore une ou deux diaclases écroulées, le vent la pluie et la neige ont tout bouché, normal nous sommes à 2900m, la roche change plus de possibilité de corrosion juste du rocher pourri et érodé qui part en morceaux, mais une bien belle journée, il faut retourner à la voiture retour par les sentiers presque 2h30 de marche...
Une chose est sur c'est que finalement on a certainement découvert une trace des karsts profond de la grande Séolane jusque là jamais exploré, reste maintenant à savoir jusqu'ou cela peut conduire !
Une première plutôt original, avec la team on commence à avoir l'habitude.
Supposition : la théorie du tjäl( permafrost) est peut être vraie pour en avoir la preuve il faudrait creuser au fond de ce gouffre, chantier titanesque mais pas impossible, ou faire au moins des analyses pour voir sur quelle roche nous butons si nous butons sur une roche dite étanche, en tout cas qui ne subira pas de corrosion soluble...
Mais alors la question qui reste inexpliquée : pourquoi nous apercevons nombre de cavités tubulaires sur les grandes parois qui font quand même penser à l'existence de réseau clairement karstiques et anciens, ceux ci mis à nus par l'érosion extérieure du massif, notamment dans le pilier sud qui en est truffé?
Reste encore à prospecter les falaises, bien que Lio ai déjà fait une bonne partie en solo, le reste se fera avec des cordes, histoire à suivre !
le reste en images avec la topo !
les sommets et retour aux sources du Verdon
ma topo et un petit poramique lors de la pause casse croûte et notre griffe
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